Au Bénin, où aucun confinement n’a encore été imposé à la population, on décompte 26 cas de contaminations pour un décès. Le ratio semble faible pour un pays de presque 12 millions d’habitants, mais les autorités sont inquiètes. Ces derniers jours à Cotonou, le nombre d’infections a été multiplié par quatre et, parmi ces malades, on trouve de plus en plus de jeunes.

Épidémie ou pas, beaucoup de jeunes béninois continuent de sortir dans les bars, les marquis et restaurant. Les autorités déconseillent fortement ces lieux peu ventilés, mais le message a du mal à passer.

« Ce virus ne me fait pas trop peur, assure un jeune homme. En fait, il paraît qu’il est bénin dans 8 cas sur 10. »

« C’est un virus de vieux : moi je suis jeune et en pleine forme », lance un autre.

« De toute manière, si je l’attrape, je l’expulserai de mon corps avec trois verres de sodabi et de l’huile rouge comme pas possible », renchérit son voisin.

« Je sais que ce virus a tué beaucoup de gens à l’étranger, j’ai vu ça à la télé, commente une jeune fille. Mais… ça me semble si loin. Je ne me vois vraiment pas être moi aussi contaminée. »

Même les jeunes qui sont conscients du danger négligent les consignes barrières de prévention de la maladie, en saluant toujours leurs potes avec les accolades et enlacement comme d’habitude. Beaucoup continuent toujours de fréquenter les bonnes dames de nos rues pour assouvir leur faim comme si de rien n’était.

Les personnes âgées ne donnent pas forcément l’exemple aux jeunes. Nombre d’entre elles, malgré l’épidémie, continuent d’aller au travail, aux marchés, etc., passent toujours leurs journées dans les milieux de grande masse.

Les autorités doivent être plus strictes sur le respect des consignes, augmenter les fréquences de diffusion des messages de prévention sur les médias, organiser des campagnes de sensibilisation plus ciblée, faire du porte à porte ou utiliser les crieurs publics si cela est nécessaire pour que la population prenne vraiment conscience de la gravité de cette épidémie.