Entretien sur la COVID-19 avec Docteur Richepin APLOGAN

Entretien sur le COVID-19 avec Docteur Richepin APLOGAN

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Afin de nous aider a mieux comprendre et tout savoir sur le coronavirus (COVID-19), Youth For Challenge à fait un entretien avec le Docteur Richepin APLOGAN dans les locaux de la Direction Départementale de la Santé du Mono.

YFC : Bonjour Docteur. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Dr. APLOGAN : Bonjour Monsieur. Je suis Richepin APLOGAN, médecin de santé publique. Je suis le Chef du Service Départemental de Santé Publique et de la Médecine Traditionnelle pour le Département du Mono.

YFC : Merci de nous recevoir dans vos locaux à la Direction Départementale de la Santé du Mono. Pouvez-vous nous expliquer les modes de transmission du coronavirus ?

Dr. APLOGAN : Le coronavirus se transmet par des gouttelettes émises lors de la toux, de l’éternuement ou lorsqu’on parle. Lorsque vous vous retrouvez dans l’environnement immédiat, c’est-à-dire à moins d’un mètre de quelqu’un qui tousse ou qui éternue et qui émet ces gouttelettes contenant le virus dans l’environnement, vous risquez de les inhaler avec les virus bien entendu. Et c’est comme ça que vous allez attraper la maladie. En dehors de cela, il y a le mode de transmission indirect. Les virus peuvent se déposer sur les objets, le poignet des portes, les tables, les murs, le sol, toujours lorsque c’est émis par quelqu’un qui est malade et qui tousse ou éternue. Ça va se déposer sur les objets et persister pendant quelques temps. Alors, si quelqu’un n’observe pas les mesures d’hygiène recommandées, c’est-à-dire le lavage régulier des mains et autres, lorsqu’il va poser les mains sur ces objets et peut-être l’amener à son visage, il va s’auto-inoculer les germes. Dans ce même processus, lorsqu’il a les mains souillées et il va saluer quelqu’un d’autre, celui-là aussi peut
immédiatement attraper le virus et l’essaimer par la suite.

YFC : Quels sont les symptômes majeurs de la COVID-19 ?

Dr. APLOGAN : Merci de votre question. La COVID-19 est la maladie due au nouveau coronavirus. Les symptômes qui permettent de la reconnaitre sont essentiellement la fièvre, la toux, le rhume, la perte de goût, de l’odorat, la dyspnée. A un stade plus avancé où la maladie s’aggrave, il y a les symptômes de détresse respiratoire qui s’installent. A ce niveau, la prise en charge ne se fait que dans les structures agréées où nous avons la capacité de réanimation respiratoire. Ces symptômes présentés précédemment sont ceux d’une grippe mais il y a aussi de nouveaux symptômes qu’on a retrouvés comme la diarrhée qui ne se retrouvent pas habituellement dans le lot de symptômes de la grippe. Voilà un peu comment on peut reconnaitre quelqu’un qui a la maladie appelée COVID-19. Dans tous les cas, ces symptômes ne signifient pas forcément que c’est la COVID-19. Dès qu’on se suspecte, il faut aller au test pour avoir la confirmation par des prélèvements de laboratoire et des analyses.

YFC : Les feuilles de neem, de kinkéliba, l’eau chaude, l’ail, le gingembre et notre eau vive nationale “le Sodabi” sont-ils indiqués pour traiter la COVID-19 ?

Dr. APLOGAN : Je ne dénie pas les vertus des plantes puisque nous le reconnaissons tous : il y a beaucoup de médicaments qui sont extraits de ces plantes. Mais dire que les feuilles de neem, le kinkéliba et autres traitent le coronavirus est exagéré. On n’a pas confirmé par des analyses pour effectivement savoir quelle est l’efficacité de certaines plantes (déjà connues pour le traitement de beaucoup d’autres maladies dans nos contrées) dans le cadre du traitement du nouveau coronavirus. En ce qui concerne le nouveau coronavirus, je pense qu’il ne faut pas aller trop vite en besogne. Les plantes ont forcément des vertus mais il faut que nous puissions mettre en place une stratégie pour les étudier avant de l’affirmer de façon formelle. Pour ce qui concerne le sodabi, c’est une erreur de penser que prendre de l’alcool guérirait quelqu’un qui est malade de la COVID-19.

YFC : Que faire lorsqu’on remarque des symptômes présentés plus haut ?

Dr. APLOGAN : En cas de doutes, c’est-à-dire lorsque quelqu’un présente les symptômes et qu’on ne sait si c’est effectivement une infection au nouveau coronavirus, la première des choses à faire est d’éviter de courir vers l’hôpital. Dans chaque département et dans chaque zone sanitaire, des contacts sont mis en place pour que l’on puisse appeler les acteurs de la santé pour signaler les
problèmes qu’on rencontre afin qu’une équipe de santé soit dépêchée. Outre la ligne verte 136, voici deux autres numéros qui seront bien utiles dans le département du Mono : (+229) 9787686366345321. L’agent de santé pourra tout au moins apprécier ses symptomatologies pour vérifier si tout ceci fait partie des symptômes de la COVID-19, et ce qu’il faut faire pour que cette personne puisse être prélevée et mise sous traitement. En résumé, si on a des doutes, il faut appeler ces numéros tout en restant chez soi et éviter d’entrer en contact avec beaucoup de personnes pour ne pas les contaminer. Dans sa propre maison, dès qu’on a des doutes, il faut s’auto-isoler en occupant, seul, sa chambre ou une chambre libre tout en évitant de sortir, d’aller au contact des autres, d’aller souiller le matériel que tout le monde utilise. Il faut donc prendre les précautions pour informer par téléphone ou à distance les membres de l’entourage afin qu’ils sachent que si vous évitez d’aller en contact, c’est juste parce que vous pensez avoir un problème et qu’il faille attendre que vous l’ayez réglé pour que tout revienne à la normale.

YFC : Quelles mesures de protection sont de mise dans ce contexte de pandémie au nouveau coronavirus ?

Dr. APLOGAN : La première des choses qu’il est important de faire est de se laver constamment les mains à l’eau et au savon. J’insiste sur la régularité du lavage des mains. Ça parait bizarre quand on demande de se laver les mains à l’eau et au savon à tout moment. En quittant ma maison après m’être préparé, je touche le poignet de ma porte pour l’ouvrir et la fermer. Je ne peux savoir si le poignet de ma porte est infecté. Puisque je l’ai touché, s’il y avait des germes dessus, je les aurais ramassés. Il faut donc que je me rapproche d’un dispositif de lavage pour me laver les mains quand je sors au dehors pour que mes mains soient propres avant que je ne m’engage dans mes activités.

Ensuite, lorsque je suis au service ou me rends dans un marché ou un supermarché pour faire mes courses, il arrive forcément que je touche à des objets ou des surfaces dont je ne maitrise pas la propreté. Il y a également des gens que je rencontre et que je suis tenté de saluer. Vous allez constater que depuis cette pandémie, on a demandé de ne plus se serrer les mains ni de faire des accolades. C’est déjà pour éviter la transmission par contact direct. Je dois donc laver constamment mes mains durant mes activités hors de chez moi. Dès que je reviens chez moi, je vais également toucher le poignet de ma porte pour entrer dans ma demeure. Il y a toujours cette possibilité de contamination. Résumons : en termes de gestes barrières, il faut donc se laver régulièrement les mains, éviter les contacts directs, utiliser un mouchoir hygiénique jetable lorsqu’on doit tousser ou éternuer ou le faire dans le pli du coude. Il se peut parfois qu’on n’ait pas accès à une source d’eau pour se laver les mains. Dans ces conditions, il faut utiliser le gel hydro alcoolique. On peut également utiliser les gants pour éviter de transmettre les germes vers la main. Voilà quelques gestes que nous pouvons retenir comme gestes barrières pour éviter la transmission du nouveau coronavirus.

YFC : Les masques sont-ils importants ?

Dr. APLOGAN : Ah oui ! Les masques sont très importants. Dès que je me mets à parler, c’est naturel qu’il y ait des gouttelettes de salive qui s’échappent. Si je ne porte pas de masque et que je suis infecté, ces gouttelettes vont donc se déposer dans mon environnement. Les masques sont des moyens privilégiés qui permettent aussi à ceux qui toussent ou qui éternuent d’éviter d’émettre dans l’environnement des particules et autres germes éventuels du nouveau coronavirus.

YFC : Nous sommes à la fin de cet entretien. Avez-vous un message à l’endroit de la communauté?

Dr. APLOGAN : Évidemment. Dans cette période de pandémie, il est vraiment recommandé de rester chez soi quand on n’a rien d’urgent à faire à l’extérieur. C’est déjà une façon d’éviter de s’exposer. Et lorsqu’on doit sortir, il faut avoir son masque facial, le porter et non sous le menton ou dans la main, respecter les mesures de protection et de prévention qui sont largement diffusées sur les chaines de radiodiffusion et télévision et sur les réseaux sociaux. C’est pour notre bien et pour le bien de notre communauté. Je vous remercie.

YFC : Merci Docteur Richepin APLOGAN.

Avec vous, nous avons fait le point de ce qu’il faut retenir sur la COVID-19, ses modes de transmission et symptômes majeurs, la question du traitement par les plantes et le sodabi, et les mesures de protection et de prévention recommandées. Nous avons donc insisté sur ce qu’il faut savoir et écarté certaines rumeurs. Bravo à toute votre équipe pour l’excellent travail de suivi et de la gestion du nouveau coronavirus que vous menez quotidiennement dans le département du Mono.

Pour tout savoir sur le coronavirus au Benin c’est par ici et ici

Avec la participation de Waris DEDO

Djetovi Lauréano BEDE

Lauréano BEDE est ingénieur agronome, entrepreneur social et passionné d'éducation et de leadership civique.

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