Mon enfant s’occupera de moi demain!

0 Commentaire

L’une des raisons taboues et insidieuses pour ainsi dire, de la procréation chez les peuples noirs est, ayons le courage de l’avouer, ” la procréation comme assurance future “. Il s’agit là d’une motivation retorse aux multiples retombées. Faisons, se dit l’homme noir un enfant qui fera notre joie et qui une fois devenu grand sera là pour nous aux plans affectif, social et surtout financier. Malheureusement cette philosophie est périmée avant d’être mise sur le marché de la modernité.

Le jeune africain, cet hybride qui a bu à toutes les sources qu’elles soient occidentales ou orientales, est un mulâtre qui zigzague entre plusieurs modèles, ces exogènes modes, elles qui créent son avulsion identitaire. Narcissisme, égoïsme, hédonisme, snobisme, etc., voilà la longue chaîne à kyrielle maillons qui perle le jeune noir fils de la modernité et ami des gadgets technologiques. Il ne sait pas quand sa mère doit se rendre au prochain contrôle pour raisons de santé mais évidemment il sait quand il doit dire HBD à cette fille, ce garçon à cause de qui il télésnobe tous sauf aucun. Il ne sait pas peut le mener la sollicitude qu’il doit aux siens mais il sait *où il peut inviter sa dulcinée sans même y être sollicité. Il se refuse de savoir comment ses géniteurs se battent pour lui assurer un avenir radieux. Par contre, ah Dieu! Il sait comment provoquer une hausse de tension de quoi declencher chez père, mère, tuteur, instituteur, instructeur, censeur, directeur mais aussi recteur une hypertension, un AVC, une crise d’angoisse et que sais-je encore? Cela se comprend ! En effet, c’est un ingénieur assermenté en électricité vicieuse option perversité et insouciance.

Face à ce spectre, on ne peut pas ne pas être tourmenté, tracassé, taraudé et tarabusté par tout un questionnent: Peut-on encore évoquer le ” tel père tel fils “? Faut-il dire que la roue tourne? Le cas échéant, ce serait convenir que cette situation désobligeante est pour les parents le retour de l’ascenseur, mais peut-on vraiment prétendre cela? Faut-il se résigner en se référant au mobilisme universel d’Héraclite selon lequel tout est en perpétuel changement ? Ce dernier aurait t-il gagné le débat sur le principe premier ?

Nous avons tous le droit d’être Heureux. Si nous pouvons tout donner à nos enfants sans rien attendre en retour et pour paraphraser Rudyard Kipling sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour nous, on souffrirait moins. N’est-ce pas là un pas vers le bonheur? Difficile de le dire à cette époque où le sadomasochisme au nom d’un soit disant plaisir gagne du terrain…

Élysée YANSOUNOU

Technicien supérieur en communication et doctorant en philosophie morale et politique à l'école doctorale pluridisciplinaire de la Flash . Ghil-christ Élysée Yansounou est également Enseignant de philosophie dans les établissements secondaires, ses principales passions sont la lecture et les voyages.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail sera confidentiel