Déjà à leur jeune âge, certains sont baignés dans la politique, d’autres se sont construits dans l’activisme, le militantisme ou dans les mouvements et associations. Plus diplômés, issus de milieux plus favorisés que la moyenne des élus, les candidats de moins de 40 ans ont un profil particulier. Au Bénin, en prélude des échéances municipales, nous avons fait la tournée de quelques places et lieux de regroupement un peu avant l’évolution de la crise sanitaire en cours à la rencontre de certains jeunes candidats. Nous avons suivi d’autres sur les médias et réseaux sociaux. Peu importe leur parti politique, notre seul critère était leur âge, associé à un statut de néo-engagé dans une campagne. En effet très peu sont ceux qui atteignent le cap. Pourquoi ces derniers s’engagent-ils ? À un âge de la vie marqué par des transitions identitaires fortes, pourquoi ceux-là se permettent-ils d’y croire malgré tout ?

Les jeunes élus ne représentent qu’une petite portion voir négligeable des élus au Bénin et en Afrique.

En Afrique, ces derniers portent un regard sévère sur le monde politique. Ils ont sans doute leurs idées et leurs convictions, mais la quête insatiable du pouvoir des aînés ne leur permet pas de se faire une place dans l’arène politique. Notons aussi qu’eux tous n’ont pas souvent les moyens surtout financiers avant de se lancer puisque l’argent est (malheureusement) un facteur déterminant de la réussite en politique. Les grandes idéologies qui ont porté la jeunesse de l’après indépendance partout dans le monde et particulièrement en Afrique ne les font plus aussi rêver, et la politique en général les laisse plutôt indifférents. Et pourtant, ils aiment s’informer et réagir sur les grands sujets de société via les réseaux sociaux.

Les vraies raisons qui poussent les jeunes à faire la politique de nos jours

La recherche du gain facile et les ambitions démesurées sont les causes fréquentes de la présence de nombreux jeunes en politique. La politique semble être un raccourci pour réussir sa vie pensent de nombreux jeunes. Et ils n’ont pas tort de penser ainsi puisque ceux qui sont bien avertis et un peu influents s’en sortent même s’il y a des prix à payer. Tout porte à croire qu’on soit de la mouvance ou de l’opposition, la politique est rentable si vous savez utiliser vos pions. En Afrique et surtout au Bénin la politique a toujours joué sa partition dans les grandes offres de marchés publics et les grandes fonctions autant publiques que privées. Beaucoup de jeunes n’hésitent plus à se lancer en politique afin qu’elle leur offre d’énormes opportunités d’affaires. Multiples sont ainsi les raisons qui poussent les jeunes à se lancer en politique.

Par contre, nous avons fort heureusement des jeunes bien conscients qui décident de relever les défis de développement en s’intéressant à la politique. Ils désirent pour la plupart changer la tendance et briser le mythe selon lequel la politique est réservée aux aînés en Afrique. Aujourd’hui plus que jamais, la jeunesse veut prendre les choses en main et ne plus toujours subir.

S’il arrive que certains soient élus, que remarquons nous?

Lorsque nous analysons leur profil la plupart étaient membres d’une association avant leur élection, et nombre d’entre eux sont « politiquement socialisés », c’est-à-dire que leur entourage est imprégné par la politique ou le militantisme, de manière plus ou moins directe. D’ailleurs, ils sont plus diplômés que la moyenne des jeunes et élus de tout âge. Ils évoluent aussi dans des milieux plus favorisés. Seulement un petit nombre sont ouvriers, artisan, etc., et font la politique.