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Pourquoi et comment introduire les langues maternelles dans les systèmes éducatifs africains ?

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Aucun développement ne saurait être possible sans une éducation de qualité. Or, celle-ci n’est effective que lorsqu’elle implique dans le processus enseignement-apprentissage-évaluation la langue maternelle de l’apprenant.

Malheureusement, soixante ans après les indépendances, plusieurs pays africains continuent de n’utiliser que la langue du colon pour transmettre le savoir. Certes, Pour pallier le mal, il ne s’agira point de supprimer de nos systèmes éducatifs, l’apprentissage des langues occidentales telles que l’anglais, le français, l’espagnol, etc., pour la simple raison que nous vivons aujourd’hui dans un contexte de globalisation où ces langues sont celles qui sont les plus utilisées dans les relations internationales et dans les affaires.

L’heure n’est plus aux grands discours ou aux vaines élucubrations mais à l’action car comme nous le rappelle l’entrepreneur Nanan Akassimandou, « le déracinement et la perdition commencent par la perte de sa langue maternelle ». Malheureusement « la descente aux enfers » a déjà commencé, vu l’impossibilité pour un grand nombre d’Africains aujourd’hui de parler leurs langues maternelles sans avoir recours fréquemment à l’anglais, français ou l’espagnol.

Agissons vite pour sauver les meubles pendant qu’il est encore temps.

Pour ce faire, il faudra faire des langues nationales, des langues d’enseignement de certaines matières à côté des langues occidentales. Et pour y arriver, il faudra investir dans la production des manuels et matériels didactiques, la formation pédagogique, la traduction de certains documents importants et encourager la littérature dans ces langues nationales. Il ne s’agira pas de remplacer le monolinguisme colonial par le monolinguisme africain. C’est pourquoi pour préserver les autres langues, il faudra mettre en place un programme d’alphabétisation au profit aussi bien des ruraux que des citadins.

Y-a-t-il de bons élèves en Afrique ?

Malgré le fait qu’il existe encore sur le continent africain un nombre important de pays qui n’ont pas pour priorité la promotion de leurs langues maternelles, certains se démarquent du lot par l’usage de leurs langues dans l’enseignement et dans l’administration. C’est le cas de certains pays de l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Ouganda, Rwanda, Burundi, RDC, Kenya, etc.) où le swahili est utilisé dans l’enseignement et ou dans l’administration ; du Nigéria où le haoussa, l’igbo et le yoruba – ce dernier est devenu cette année une langue de l’administration dans l’Etat de Lagos – sont appris à l’école.

Les pays africains gagneraient beaucoup…

Nos nations gagneraient durablement à prendre en compte les langues nationales dans leurs systèmes éducatifs car il faut le souligner : l’apprenant apprend mieux et plus vite dans sa langue maternelle. La langue est un vecteur de transmission des valeurs, des traditions d’un peuple, un élément de la construction de l’identité culturelle de l’individu. Si elle disparait, elle disparait avec les cultures et les valeurs.

Le feu est déjà dans la maison. Resterions-nous les bras croisés, inactifs pendant que tout part en cendres ?

Baudelaire AVENON

Professeur de français des collèges. Baudelaire Géoffroy AVENON est jeune leader passionné des lettres et de la culture générale, il nourrit la vision de transformer nos sociétés, notre continent, l'Afrique, par le développement de nos communauté à la base dans les domaines de l'éducation, le civisme, l'agriculture, l'entrepreneuriat, l'environnement.

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