Développer ou se développer: 01 question indispensable
Pays riches ou pauvres, nations grandes ou petites, peuples noirs ou blancs ont tous dans leur conception particulière ou commune la notion de l’accroissement. En eux végète cette volonté bien cernée ou pas de faire mieux, de se développer. Le terme de développement est alors devenu ce que tous les peuples partagent le mieux, l’aspiration globale, la vocation commune, le but que tout le monde se doit d’atteindre. Et en ceci, les conceptions sur le développement divergent. D’autres veulent améliorer, mais ne devrait-on pas plutôt s’améliorer, se développer ?
Summary
Clarification : développer et se développer
Développer selon le Dictionnaire Larousse est l’action qui consiste à étendre et/ou à croître, en un mot donner de l’essor à une idée, à un pays, à un groupe donné. Développer revient donc à assurer la croissance, passer d’un mauvais état à un état meilleur, quitter le déséquilibre pour la stabilité.
Se développer ici, prend le sens de se déployer soi-même, de s’épanouir. Il ne s’agit donc pas ici, de chercher à développer, mais plutôt de se développer en développant. Il est question d’œuvrer pour être au centre de l’action de développement que l’on entreprend. Se développer, c’est faire de soi l’artisan et son œuvre.
Compris ainsi, nous pouvons facilement entrer dans le plein sens de l’affirmation du célèbre philosophe et historien Joseph Ki-Zerbo qui préconise : « On ne développe pas, on se développe » qui s’adressant aux Africains prône le fait de mettre au cœur du développement, les valeurs endogènes et avec eux œuvrer pour un auto développement. Ainsi nous propose-t-il de murir notre réflexion pour un développement plus authentique.
Se développer en réduisant la dépendance
En marchant dans les pas de Ki-Zerbo, le fait de se développer passe par le fait de réduire toute sorte de dépendance extérieure et de se concentrer sur ses propres ressources. D’entrée, ce qui tue le plus souvent est une dépendance d’ordre technologique, alimentaire et économique. Et comme cause à ce laisser-aller, apparait le fait que les pays africains ne savent d’ailleurs pas s’adapter à leur propre milieu en essayant d’améliorer et d’encourager l’innovation en matière de technologies endogènes. Ce faisant, un grand pas est fait dans la mesure où en valorisant ce qui est propre à tel ou tel pays, ce dernier se délivre des dettes encombrantes et la consommation locale devient un atout.
En diminuant ainsi l’emprise des technologies extérieures, le self développement trouve une issue plus que considérable. L’économie pourra se réaliser et se focaliser sur les biens du pays. Les peuples seront ainsi éduqués à rester chez eux et à réfléchir avec les moyens dont ils disposent. Se développer en comptant sur ses propres moyens. Et pour y arriver, encore faudrait-il prendre conscience de ses propres capacités.
Se développer en prenant conscience de ses propres capacités
L’acte de se développer passe par la reconnaissance de ses propres forces et des avantages que l’on peut s’offrir à soi-même. Cette prise de conscience a beaucoup manqué aux peuples africains qui se sont vu promettre le développement, car les étrangers avaient les yeux rivés sur les richesses dont regorgeaient leurs sols. Il est souhaitable que dans une logique de développement de soi-même, les pays doivent répertorier leurs propres ressources et principalement leurs propres savoirs endogènes en matière de biologie, de chimie, d’agriculture et de science.
La prise de conscience dont il s’agit ici n’exclut pas les connaissances en matière de culture qui est un pilier pour maintenir un bon développement de soi. Un pays qui veut donc se développer doit se focaliser sur les ressources dont il dispose pour prétendre accéder au développement et surtout partir de ses propres richesses culturelles et/ou matérielles pour tracer un plan de développement social et économique équilibré.
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Equilibre entre le développement social et économique
A l’heure ou la bipolarité couplée au non-alignement de nombreux pays est progressivement remplacée par une multipolarité née de l’essor de nouvelles puissances comme la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, l’Afrique du Sud, il est urgent qu’une attention plus fine soit accordée aux options de développement vendues par ces diverses puissances. Il n’est plus question de s’aligner les yeux fermés sur une idéologie afin de bénéficier de quelque soutien financier et/ou technique.
L’Afrique n’est pas obligée de faire strictement le choix du libéralisme, du néolibéralisme, du socialisme ou du communisme. Ce qui importe, c’est un équilibre entre le développement social et économique. Ce qui sera utile, c’est un pragmatisme économique qui sert les besoins sociaux et humains des populations. Ce qui s’impose, c’est l’identification première des intérêts de nos citoyens et la mise en place de coopération pour les défendre. Ce qui urge, c’est surtout de mettre l’humain, tous les citoyens africains, et non une élite ou une minorité, au cœur du développement.
Il faut faire un travail sur soi pour connaître ses points forts. Cela permettra au peuple africain de valoriser sur le plan international ce qui lui appartient avec le développement culturel. C’est une manière de révéler son identité culturelle et de prouver l’amour profond qui en résulte. Ensuite, il faut préserver ses ressources et les mettre au service des besoins de la population et non d’accords internationaux privant le peuple d’un futur déjà incertain pour nos progénitures.
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